Produire dans le respect du vivant : un enjeu vital
L’alimentation de tous doit être biologique – Acte 2
Produire dans le respect du vivant :
un enjeu vital
L’alimentation de tous doit être biologique – Acte 2i
Le fondement de l’agriculture biologique repose avant tout sur un engagement agricole selon lequel il est impossible de produire durablement une alimentation de qualité en maltraitant les écosystèmes. Son axiome est que la terre n’est pas un support de production inerte, mais un milieu vivant qui conditionne la qualité d’une production agricole.
Le changement climatique est une réalité présente qui impacte lourdement et durablement les écosystèmes et les productions agricoles. L’érosion biologique, la pollution des sols et l’épuisement des ressources ne sont pas des opinions. Ce sont des faits têtus, scientifiquement étayés.
La guerre contre le vivant est perdue d'avance. Les cultures agricoles artificialisées et hors sol, les OGM, les nouvelles techniques génomiques, la remise en cause du principe de précaution et la privatisation du vivant, toutes ces tentatives n’y changeront rien.
Nier les réalités biologiques, c’est nier notre propre condition d’être vivant, c’est hypothéquer la sécurité alimentaire du pays. Jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas sur Mars que l’on pourra cultiver des légumes !
Il va falloir réapprendre rapidement à coexister et coévoluer avec les espèces vivantes végétales et animales pour produire notre alimentation.
Les plantes cultivées, comme les animaux d’élevage, sélectionnés pour être performants et rentables perdent en réalité leurs capacités à évoluer, à résister aux pathogènes et à s’adapter à l’environnement changeant. Cela va immanquablement impacter l’ensemble des productions alimentaires. Les conséquences de cette érosion génétique se ressentent déjà partout dans le monde.
Après la culture, viennent les étapes de transformation, d’emballage et de transport. Tous les métiers sont concernés pour construire l’alimentation de demain, moins consommatrice de gaz à effet de serre et de plastique, notamment, qui pollue les sols et les océans. Cela renvoie également à la nécessité de reconstruire des équipements adaptés sur chaque territoire pour rationaliser les flux de denrées alimentaires.
La tentative de fermeture de l’Agence Bio, comme les attaques systématiques contre l’Office français de la biodiversité (OFB) et ses agent·es , comme la volonté du Sénat de réintroduire l’usage des néonicotinoïdes (malgré les preuves scientifiques sur la destruction des abeilles) révèlent une politique irresponsable qui confond l’intérêt du plus fort avec l’intérêt général.
Mais cette fuite en avant des tenants d’une agriculture productiviste est aussi l’aboutissement d’une trop longue période de dépolitisation du sujet de la bio par les acteurs eux-mêmes.
Rappelons que le secteur de la bio représente aujourd’hui 13 milliards d’euros, 215 000 emplois, 61 000 fermes et 24 000 opérateurs sur l’ensemble du territoire et qu'il s'agit de la première surface bio cultivée en Europe !
La question est non seulement de nous organiser à la hauteur de ce que nous représentons déjà, mais de nous donner dès à présent les moyens de relever les défis alimentaires et environnementaux qui sont en jeu.
Cela se pense forcément dans la diversité des territoires, en respectant l’éventail des métiers, en y associant les élu(e)s locaux qui le souhaitent.
Sans organisation puissante et autonome, la « rationalisation » de la filière bio se fera toujours au détriment des professionnel(le)s de la filière, et notamment les plus exposé·e·s : les agriculteurs·trices ! Plus grave, nous serons incapables de relever les défis alimentaires que nous renvoie l’érosion de la biodiversité cultivée et sauvage conjuguée au réchauffement climatique. C’est donc autour d’une politique ambitieuse qui associe tous les acteurs de la filière professionnelle que nous devons nous organiser dans tous les territoires. Non plus seulement du « champ à l’assiette », mais de « la graine à l’assiette », depuis les artisans semenciers et les artisanes semencières qui sélectionnent les semences de demain en plein champ, des cultivateurs·trices et des éleveurs·ses, des chercheurs·ses, des enseignant·e·s, les agent·e·s des collectivités locales, en passant par les transformateurs.trices, les cuisiniers.ères, les distributeurs.trices jusqu’aux consommateurs·trices. Ceux-là savent bien qu’un produit agricole qui nourrit bien n’est pas une marchandise industrielle standardisée, mais bien un produit issu d’une culture agricole qui sait travailler et évoluer avec le vivant.
Professionnel·le·s, militant·e·s, scientifiques, prenons date en région pour échanger, coopérer, lutter et nous organiser.
Premiers signataires : Graines de Liberté – Hadoù ar frankiz (coopérative semencière), Azade (distributeur bio et solidaire), Coopérative Biocoop, les racines du ciel (ligne de vêtements écologiques), association Minga faire ensemble, Le Fournil Bio (boulangerie ), PIG BZH = Pisseurs.sseuses Involontaires de Glyphosate de Bretagne, entreprise Nicolas Supiot (paysan boulanger), Pépinière de la Découverte (horticulteur-herboriste), café citoyens de Lille, Faucheurs volontaires d'OGM de Bretagne, Syndicat National de l'Enseignement Technique Agricole Public Fédération Syndicale Unitaire (SNETAP-FSU), Altaïr Plantes (producteur d'infusions bio et demeter), Association de " Défense des Victimes des Marées Vertes" , Les Cru'c (Conserverie par lactofermentation), Necense (soft drink), Coopérative Finisterra, membre du réseau Biocoop, Brasserie bio Moulins d'Ascq, Les Maraîchers de la Coudraie (Le chantier d'insertion maraîcher), We Vrac (magasin bio), les 7 épis Biocoop, Bourgeons (ferme maraichère bio Plouhinec), la pépinière « DES FRUITS DES FLEURS », LiMeuhnaderie Solibulles / Meuh Cola ( Soft Drink Normandie), restaurants « Sweet Flamingo et Banana Drama » à Lille, POP Maté (l’infusion naturellement énergisante de maté), D'une graine aux autres (accompagnement à la sélection des semences biologiques), Floretraiteur(Cocktail & Buffet végétarien), L'association Plestin Environnement, Biocoop La Belz'Saison, La FLB56 (Filière Locale Bio 56), magasins Biocoop Traou an Douar, Douargann, Douar Bihan, assotiation les jardin de Thorains/creft, EARL les jardin de Thorains (établissement semenciers), Université des sciences et des pratiques gastronomiques, AudiES Bretagne (cabinet d'expertise comptable), Le Réseau Semences Paysannes, ...
Cette tribune sera rendue public le 20 février (deux jours avant le salon de l’agriculture).
Les premiers signataires, jusqu'au 19 soir, sont des personnes morales (entreprises, associations, syndicats). Pour être signataire, envoyer votre réponse à :
PRVEV2@proton.me
des le 20 février les personnes physiques qui souhaitent être signataires le pourront.