Semences Hybride F1 : la peau de chagrin du vivant.

Qu’est-ce qu’une semence hybride F1 ?

 

Une semence hybride F1 est la première génération ​issue d'un croisement entre 2 variétés distinctes et complémentaires de la même espèce (« les parents » de l’hybride). La complémentarité est choisie sur des caractères spécifiques (par exemple : un parent a une couleur intéressante et l’autre une résistance spécifique à une maladie.).

 

Les parents de l’hybride sont des lignées pures.

 

Comment obtient-on des semences de lignées pures ?

 

Celles-ci sont obtenues par autofécondations successives de plantes, fleur à fleur, présentant des caractères d’intérêt pour les sélectionneurs (taille, productivité, résistance aux maladies, couleur…). Après 8 à 10 autofécondations, les plantes obtenues sont ​quasi totalement identiques, mais aussi affaiblies par la consanguinité.

 

Comment se déroule le croisement des lignées pures ?

 

La lignée pure femelle sera castrée manuellement ou chimiquement.

 

Lors du croisement des deux parents, la lignée femelle castrée est fécondée par la lignée mâle, on obtient un hybride F1.

 

Qu’est-ce qu’apporte l’hybride F1 ?

 

En année 1, le croisement des deux lignées pures dont les patrimoines génétiques ont été appauvris offre un apport réciproque de diversité à l’hybride obtenu. Ce regain de vigueur dont bénéficie l’hybride F1 est nommé « effet hétérosis ».

 

Pourquoi dit-on que les hybrides F1 sont stériles ?

 

En cas de re-semis l’année suivante (année 2), la majorité des plantes obtenues sont chétives et hétérogènes.

 

En effet, le croisement n’ayant pas été pas stabilisé, elles héritent de nombreux caractères dépressifs de leurs « grands-parents » consanguins.

 

Quelles sont les limites éthiques et agronomiques de ces pratiques ?

 

Ce contrôle forcé de la reproduction des plantes (par des techniques mécaniques, chimiques et biotechnologies) pour obtenir des variétés homogènes sur une génération fait de l’hybride F1 une graine chère qui ne peut s’amortir que sur le volume, par une exploitation du travail et par des législations qui contraint les cultivateurs à acheter leurs graines entraînant leur dépendance à ce type de semences.

 

En outre, castration et autofécondation peuvent faire appel à des techniques manuelles réalisées par des enfants en violation des règles de l’OIT (Organisation Internationale du Travail).

 

Si la productivité agricole a certes augmenté, avec l’aide de produits phytosanitaires leur servant de béquille pour compenser leur fragilité, l’usage des semences hybrides F1 a contribué à l’érosion génétique de la biodiversité cultivée et sauvage (la FAO estime qu’on a perdu 75 % de la biodiversité cultivée entre 1900 et 2000).

 

Pour « Graines de Liberté – Hadoù ar frankiz », travailler avec les espèces vivantes, c’est respecter une règle de base selon laquelle la force d’un écosystème et son caractère résilient, dépendent de sa diversité.